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Fondations profondes

De l'intérêt des techniques "oubliées"

Les fondations profondes les plus anciennes sont certainement les pilotis (« ancêtres des pieux ») en bois. Les bois considérés comme les plus adaptés à cet usage étaient alors selon Barberot (constructions civiles) le chêne, le hêtre, l’aune, le sapin, le mélèze (dans le manuel de Cabiac il est fait référence au pin des landes )
« L’objectif de ces ouvrages est soit d’atteindre le « bon sol » considéré comme incompressible soit d' »affermir » (renforcer) le sol sous-jascent.

Massif de fondation maçonnée sur pieux
Massif de fondation maçonnée sur pieux Tête et extrémité des pilotis

Un des exemples les plus emblématiques de cet usage est la cathédrale de Paris fondée sur des pieux de 9 m


La mise en œuvre des pieux se fait à l’aide de moutons
(technique mise au point par les hollandais) ou masses
métalliques manœuvrées par un appareil de battage appelé « sonnette »

Le diamètre forfaitaire des pieux était de 20 à 30 cm – pouvant atteindre 35 cm pour les pieux excédant 20 mètres L’extrémité des pieux était « appointée » c’est à dire durcie au feu ou garnie d’un sabot de fer ou de fonte En outre la tête est cerclée par une couronne en fer évitant ainsi son éclatement sous le choc du mouton

En zone humide le recépage des pieux était réalisé de façon à ce que ces derniers soient toujours totalement immergés néanmoins compte tenu de l’abattement des nappes consécutif au réchauffement climatique, il est à craindre que la partie supérieure se soit retrouvée à terme dans la zone de marnage avec les conséquences néfastes que l’on connaît sur le vieillissement du bois (phénomène de pourrissement)

Dans les terrains sablonneux la tête des pilotis pouvait être équipé d’un tuyau alimenté par une pompe permettant ainsi au pieu de s’enfoncer sous le poids du mouton sans battage

A noter que si à ma connaissance cette technique n’est plus utilisée en France depuis quelques décennies (elle ne fait l’objet d’aucun référentiel), elle est encore pratiquée pour des ouvrages secondaires tels que le confortement des berges (technique du tunage : pieux jointifs)

Les pieux battus en « ciment » béton armé remplaceront les pieux bois car considérés comme présentant un meilleur comportement à l’eau dans les niveaux de marnage
Les pieux moulés sont alors de forme quelconque : carrés, polygonales ou cylindriques.

Système Simplex
Cette technique consistait à exécuter un « forage  » en fonçant dans le sol un tube lourd métallique équipé à son embout par un culot fonte ‘généralement perdu à l’aide d’une sonette selon la même technique que les pilotis Le béton armé ou pas était ensuite coulé dans le forage Dans le cas du béton non armé ce dernier était « serré » par un pilon par passe de 2 mètres Le diamètre des pieux était limité à 40 cm